Illustration de Mariane

Va-t-on oublier que nous sommes toutes et tous, enfants des lumières, de Voltaire, de Montesquieu, de Rousseau. Va-t-on oublier que l’Histoire crée des exigences, des responsabilités au regard des générations suivantes ? Va-t-on sans coup férir faire fi de notre attachement à l’universalisme, oublier que la dignité de l’Autre, c’est d’abord notre propre dignité.

Au prétexte que les inégalités sont bien réelles, que l’ascenseur social est en panne, que la pauvreté progresse, qu’une partie de la population voit son avenir se circonscrire au simple lendemain, que l’emploi serait cannibalisé par l’immigration, que le déclinisme est propice aux effets de manche, les solutions simplificatrices devraient répondre aux questions complexes, les incantations mensongères aux incertitudes d’un monde en mutation, les raccourcis trompeurs aux mirages démagogiques ?

Va-t-on renoncer à nos ambitions de Liberté, à nos volontés d’Égalité, à nos espérances de Fraternité pour un monde dans lequel l’Autre n’existe pas, dans lequel les « pourquoi » seraient d’abord indécents, ensuite interdits à tout jamais.

L’Europe ne peut être qu’une éternelle construction puisqu’elle est un idéal de paix. Stigmatiser systématiquement les Institutions, stigmatiser systématiquement les uns ou les autres, c’est croire au mythe de la victime expiatoire ! C’est un aveu d’impuissance à concevoir des solutions concrètes et opérationnelles d’amélioration du quotidien pour tous. Qui à un moment où la guerre est réapparue en Europe, peut nier que le nationalisme n’est pas la guerre !

La Protection sociale à laquelle le CRAPS est tant attaché n’a de sens que si elle est au service de chacun, au service de tous sans distinction de quelque nature que ce soit. Réaffirmons en ce moment décisif que rien ni personne n’arrêtera notre combat, celui de croire et d’agir pour qu’elle puisse continuer à être libératrice de tous les aléas de la vie.

« La liberté n’offre qu’une chance… celle d’être meilleur. »* Appelons donc sans hésitation à la conscience citoyenne de chacun pour que nos valeurs républicaines, nourries de tant de combats, tant éprouvées aujourd’hui mais toujours aussi modernes puissent survivre aux crispations indignes, aux hérésies suicidaires, aux propos haineux !

Votons en conscience contre l’extrême droite qui dans l’histoire n’a jamais été synonyme de progrès pour l’Humanité.

* Albert Camus.