Dans le cadre de la protection sociale, de nouvelles prestations ont été instituées, notamment pour aider le militaire blessé en service (ou hospitalisé) et sa famille.

Renaud Ferrand

Directeur Général de l’IGESA

L’IGESA est le bras armé du MinArm pour la mise en œuvre de sa politique sociale dans les domaines des vacances et loisirs, petite enfance, prestations sociales, prêts, soutien opérationnel aux armées. Ces différents domaines d’action relèvent de la Protection sociale, dans l’acception élargie qu’en propose le CRAPS, puisqu’il inclut le logement, par exemple, dans sa réflexion.

La réorganisation récente de l’Action sociale des armées, le nouveau Contrat d’objectifs et de performance (COP) 2020/2024 signé avec sa tutelle et son action directe dans le « plan famille » notamment, nécessitent une adaptation rapide et permanente de l’IGESA pour soutenir le ressortissant dans sa vie professionnelle, personnelle, familiale, et répondre au plus vite à ses besoins.

Pour assurer toutes ses missions avec une vraie qualité de service, de nouvelles orientations stratégiques ont été fixées, principalement via son COP.

Elles portent notamment sur :

• une plus grande étendue et une meilleure lisibilité de l’offre petite enfance ;

• un transfert progressif de la gestion des prestations sociales réglementées de la sous-direction de l’action sociale (SDAS) vers l’IGESA ;

• une transformation numérique via la digitalisation de l’accès aux prestations dans ses différents domaines d’activité ;

• un soutien opérationnel intensifié aux armées.

Ainsi, les établissements sociaux concourent à apporter une plus grande disponibilité des personnels du MinArm soumis à des contraintes opérationnelles et professionnelles spécifiques en assurant :

• la gestion de 47 établissements d’accueil de jeunes enfants, soit une capacité d’accueil de 1 585 berceaux (3 200 enfants) ;

• l’accueil, en internat, d’enfants et d’adolescents ne pouvant être maintenus au domicile des parents (départ en Opex, situation familiale tendue…).

Ce secteur connaît une évolution très soutenue du fait des orientations de la politique sociale volontariste du MinArm, matérialisée par le plan d’accompagnement des familles et la réforme de l’organisation centrale du ministère.

Cette dynamique se traduit par :

• l’augmentation du nombre de crèches : une vingtaine en France et à l’étranger (+ 740 berceaux supplémentaires d’ici à 2024), assortie d’un mandat de délégation de maîtrise d’ouvrage pour la création des structures ;

• le transfert de nouvelles missions dont les marchés de réservation de berceaux (environ 900 dans le secteur privé dès 2020) et la gestion des assistantes maternelles conventionnées dès 2021.

Les prêts et actions sociales bénéficient d’une volumétrie significative.

Dans le cadre de la Protection sociale, de nouvelles prestations ont été instituées, notamment pour aider le militaire blessé en service (ou hospitalisé) et sa famille.  

La prise en compte des situations d’urgence est mise en œuvre avec une efficacité reconnue de tous.

Les vacances et loisirs poursuivent plus que jamais la politique d’enrichissement de son offre.

Elle concerne notamment :

• l’amélioration des conditions d’hébergement via un plan de rénovation ambitieux de structures de vacances (50 millions d’euros engagés sur 3 ans) ;

• le soutien effectif aux armées via de multiples actions : mise à disposition des centres pour hébergement de militaires durant la crise sanitaire, séjours de cohésion.

Par sa capacité d’adaptation, la modernisation de ses prestations et de son organisation, l’IGESA participe à l’amélioration de l’accompagnement social des militaires, personnels civils et de leur famille, et au soutien des forces armées.

L’énumération des orientations et des actions engagées permet de mieux donner à voir les besoins de la communauté Sécurité-Défense en matière sociale.

Ces besoins rejoignent bien sûr ceux de l’ensemble des Français sur certains points : accompagnement personnalisé, réponse rapide à toute question, digitalisation des processus (à laquelle l’IGESA s’attelle via, par exemple, la possibilité de déposer en ligne un dossier de prêt, la digitalisation en cours des demandes de prestations d’action sociale réglementées…), tout en maintenant la même exigence de qualité et de disponibilité sur les autres canaux tels que le téléphone. Tous les opérateurs sociaux sont confrontés à ces défis qui portent sur le « comment » nous remplissons nos missions.

En outre, les spécificités du statut militaire, la forte mobilisation qui pèse sur nos forces armées dans le contexte sécuritaire actuel, rendent ces exigences encore plus aiguës, voire singulières. Dans le domaine des vacances : l’annulation de séjours sans frais pour raison de service paraît être une contrepartie normale aux contraintes opérationnelles du militaire. De même que la prise en compte du célibat géographique imposé à travers une capacité d’hébergement en résidences relais, ou encore l’étendue de l’amplitude horaire de certaines crèches hospitalières pour les personnels militaires contraints à des horaires atypiques et enfin, le soutien effectif aux armées à travers l’organisation de séjours de cohésion ou l’hébergement de militaires en quatorzaine au départ et retour d’Opex.

En résumé, la Protection sociale de la communauté Sécurité-Défense ne peut être négligée, sous peine d’obérer la capacité de nos forces à remplir leur mission en tous lieux, toute heure et en toutes circonstances. Pour être à la hauteur de l’engagement de la communauté Sécurité-Défense, les opérateurs sociaux publics et privés, en particulier mutualistes, doivent agir en complémentarité et en synergie.