recherche médicale les idées des acteurs
Il faut investir massivement dans la recherche médicale pour anticiper les crises sanitaires futures

Renaud Muselier

Président de la région Sud

La crise sanitaire inédite que nous traversons nous permet de mesurer – si cela était nécessaire – l’importance de la recherche médicale, dans toutes ses dimensions. C’est un enjeu de santé publique, un enjeu d’attractivité économique, et plus encore, un enjeu de souveraineté sanitaire.

Notre manque d’efficacité dans la recherche du vaccin contre le SARS-CoV-2 doit nous interpeller. Il nous permet de mesurer le retard considérable que nous avons pris par rapport à d’autres pays, où bon nombre de chercheurs français se sont expatriés.

À cet égard, si la recherche d’aujourd’hui est la santé de demain – et que plus personne ne conteste la nécessité de la soutenir – force est de reconnaître qu’elle s’inscrit dans une volonté et une action publiques fortes. La Région a donc, dans cette optique, un rôle déterminant à jouer.

C’est pour cela que, dès le début de mon mandat, j’ai décidé de donner à la santé publique une place de premier plan au cœur de la politique régionale que je mène à la tête de l’exécutif avec un mot d’ordre : une vision à vingt ans et des résultats à trois ans. C’est également pour cela que j’ai souhaité soutenir chaque année, depuis 2017, l’Institut hospitalo-universitaire Marseille Infection du professeur Didier Raoult.

Les résultats de cette politique sont au rendez-vous, puisque dès le mois de février nous avons été en capacité de dépister massivement les personnes symptomatiques.

Les habitants de la Région Sud ont ainsi fait partie des populations les plus testées au monde lors de la première vague. Un bon exemple qui permet de démontrer qu’il faut investir massivement dans la recherche médicale pour anticiper les crises sanitaires futures.

J’apporte, par ailleurs, en tant que président de la Région Sud, un intérêt particulier à la recherche médicale au titre du développement économique, compétence majeure de la Région. À cet égard, je n’ai depuis mon élection à la présidence de la Région qu’une ambition, celle de devenir le premier partenaire des entreprises pour gagner la bataille de l’emploi. Chef de file du développement économique, la Région est le bon échelon qui nous permet d’organiser une stratégie économique de rupture autour d’une véritable cohérence d’ensemble afin d’affronter aujourd’hui la crise économique causée par la Covid-19.

La Région Sud a par ailleurs engagé ses forces dans le combat contre le cancer, avec une mobilisation financière de 25 millions d’euros pour son plan cancer, jouant à cet égard un rôle essentiel en permettant d’accélérer l’expérimentation et la mise sur le marché de nouveaux produits et services au bénéfice des entreprises et in fine de nos habitants. Pour nombre d’entre eux, c’est un véritable combat pour la vie qui se joue au quotidien dans les laboratoires de recherche. Il est donc essentiel à mes yeux que la Région engage dans le cadre de sa politique de santé et de soutien à la recherche, tous les moyens dont elle dispose dans ce combat indispensable.

Pour lutter contre les cancers, il faut d’abord les comprendre, d’où l’importance du soutien à la recherche, à même de faire reculer la maladie via l’innovation, la découverte de nouveaux traitements ou de moyens de dépistage. Nous mobilisons ainsi la recherche et l’innovation médicale avec l’ambition de réduire la mortalité liée aux cancers, avec l’ambition de développer des thérapies innovantes et d’améliorer la qualité de vie des patients sous traitement.

Nous participons par ailleurs en tant que pouvoirs publics en investissant dans des projets de recherche emblématiques comme le Cancéropôle ou l’Immunopôle, premier cluster mondial en immunologie, au développement d’outils en passe de révolutionner le traitement des cancers. Enfin, des entreprises d’excellence à l’instar d’Innate Pharma spécialisée dans la recherche et le développement de médicaments innovants, mettent en lumière l’intérêt de rapprocher la recherche publique ou privée et l’entreprise.

Pour conclure, la crise sanitaire à travers les difficultés rencontrées, qu’il s’agisse de la distribution des masques, de la stratégie de dépistage ou plus récemment de l’obtention des vaccins, montre que l’État ne doit plus être le seul acteur de la recherche.
La Région a prouvé pendant la crise sanitaire qu’elle pouvait être agile, opérationnelle et forte d’une capacité d’action et logistique de proximité indispensable. Elle est le bon niveau pour fédérer les initiatives, pour redonner la parole aux chercheurs !