Interview

Comparée au secteur privé, la médecine de prévention reste encore insuffisamment présente dans la fonction publique.

Claude DUSSART
Président du conseil scientifique de MFP Services

Qu’est-ce le Conseil Scientifique de MFP Services et pourquoi, en tant que professionnel de santé, avoir accepté ce challenge ?

CD – Le Conseil scientifique est un organe consultatif chargé d’accompagner MFP Services dans l’élaboration et la mise en œuvre des actions « Gestion des risques, prévention et innovation ».

Ses missions sont :

• de définir les axes de recherche,

• d’évaluer régulièrement les actions soutenues,

• animer la politique de communication scientifique,

• de participer à la réflexion prospective commune sur les thématiques émergentes en santé publique,

• de favoriser l’identification d’actions de santé publique pertinentes et innovantes.

En tant que professionnel de santé, et président du Conseil scientifique, j’ai accepté ce challenge pour les raisons suivantes :

• importance de favoriser les actions de prévention pour améliorer l’état de santé des populations,

• intérêt des approches pluridisciplinaires telles que menées au sein de MFP Services,

• présence d’une équipe dynamique et motivée.

Quelles sont les spécificités des fonctionnaires en termes de santé au travail ?

CD – Comparée au secteur privé, la médecine de prévention reste encore insuffisamment présente dans la fonction publique. Les visites médicales sont organisées à un rythme moins régulier que dans le privé. Il y a peu ou pas de médecin de prévention sur site administratif.

La fonction publique constitue-t-elle un territoire de santé ?

CD – Les besoins en termes de prévention différent d’une administration à une autre et d’un métier à un autre. Le côté affinitaire doit être pris en compte en matière de prévention et de gestion des risques. En ce sens, la fonction publique peut constituer un territoire de santé.

Le conseil scientifique a pour mission d’évaluer régulièrement les actions soutenues par MFP services. Comment s’opère l’évaluation de ces actions ?

CD – Les opérations mises en œuvre par MFP Services sont soumises au médecin-conseil national de la CNAM avant leur mise en œuvre dans le cadre du programme de prévention. Le Conseil scientifique intervient en amont et sur la base des éléments transmis par les équipes de MFP Services. Il donne son avis sur l’opportunité de mise en œuvre de l’action.

Si l’action reçoit un avis favorable de la part de la CNAM, elle passe systématiquement par une période d’expérimentation avant un déploiement généralisé. Cette expérimentation peut se faire sur la base d’une ou plusieurs régions, d’une catégorie d’assurés (âge par exemple).

Chaque action fait donc l’objet d’une évaluation sur des critères tant qualitatifs que quantitatifs mais surtout mesurables et donc objectifs.

À l’issue de l’expérimentation, les différents critères évalués permettent de déterminer si les objectifs recherchés sont atteints et s’il y a lieu ou non de généraliser l’action. Dans la négative, l’action s’arrête à sa phase d’expérimentation.